Kathy Similowski, quelques expressions d’Issy.

2013 : le changement est en cours

Malgré un contexte économique fragile, dans lequel nos entreprises seront à soutenir, les inégalités à combler, le chômage et la dette publique à combattre, nous pouvons relever le défi et considérer, avec notre président que le « déclin n’est pas un destin ». Le capitalisme financier a laissé sur le bord du chemin des entreprises et des citoyens. Les Etats européens devront s’entendre sur des règles sociales et fiscales communes et mener une politique de croissance.

Des actes forts pour la croissance sont déjà intervenus : pacte européen de 120 Mds d’euros (projets industriels et scientifiques de transports collectifs et d’énergie), la sortie progressive de la crise de l’euro et la réorientation de la Banque Centrale Européenne.  Au plan national, le gouvernement a fait le choix du dialogue et de la concertation avant d’entreprendre les réformes. Cela prend du temps. Des chantiers sont en cours. Mais les premières réformes sont assises sur le socle de la négociation et donc de l’intérêt commun. Ainsi, pour lutter contre le chômage et insérer jeunes et séniors dans le tissu productif, les organisations syndicales et patronales ont soutenu la création des emplois d’avenir et défini les modalités du contrat de génération (permettant l’embauche de jeunes en CDI et le maintien dans l’emploi des plus de 50 ans).  Le soutien au logement et aux milliers d’entreprises de ce secteur avec un plan de construction et la mise à disposition des terrains de l’état participent aussi à la croissance. L’action est encore tournée vers les entreprises avec la création en décembre dernier de la Banque Publique d’Investissement.

La volonté de faire porter la contribution fiscale sur les contribuables les plus fortunés et les multinationales n’est ni irréaliste ni indécente. Le rétablissement d’un vrai ISF, une nouvelle tranche pour les plus hauts revenus et la taxation du capital au même niveau que le travail sont nécessaires à l’effort collectif. Tant pis pour les nouveaux SDF : sans domicile fiscal ! Que l’on se souvienne que l’Etat soutient financièrement (avec les impôts de tous) le cinéma français et que l’on considère que le cachet de 600 000 euros par film de certains acteurs correspond aux revenus au SMIC d’une vie entière.

Car la création d’emplois amorcée et les moyens accrus dans l’éducation, la justice et la sécurité ont un coût. Les français espèrent une augmentation de leur pouvoir d’achat tout en conservant une sécurité citoyenne, sociale et professionnelle. La hausse du smic de 2% depuis juillet 2012, le retour de la retraite à 60 ans pour les salariés qui ont commencé à travailler tôt et exercé les métiers, les plus pénibles, l’encadrement des loyers et des dépassements d’honoraires de quelques médecins, l’extension des tarifs sociaux de l’énergie, l’augmentation de 25% de l’allocation de rentrée scolaire ont cette ambition.

Ce n'est pas suffisant. Le changement est en cours. 2013 s’annonce difficile. Mais il faudra tenir le cap du redressement économique dans la justice sociale.

Bonne année 2013 !

 

Comme chaque année, le Maire recevra les nouveaux isséens à  l'hôtel de Ville.

En tant qu'élus de l'opposition, nous ne serons pas conviés.

Monsieur le Maire accueillera certains publics lors de deux soirées, les 11 et 12 Janvier prochains. Bien que non conviés à la Tribune, nous serons présents dans la salle pour vous rencontrer.

Bonne année 2013 à tous les isséens !

A quoi sert le Conseil Municipal ? A quoi servent les élus « d’opposition » dans un Conseil Municipal ?

 

Depuis le 1^er janvier 2010 date de création de la Communauté d’agglomération Paris Seine Ouest (association de communes comprenant Boulogne-Billancourt, Chaville, Issy-les-Moulineaux, Meudon, Sèvres, Vanves et Ville-d'Avray), la Ville est dépossédée d’un très grand nombre de sujets comprenant les compétences obligatoires de l’agglomération GPSO (en matière de développement économique, d'aménagement de l'espace communautaire, d'équilibre social de l'habitat et de politique de la ville) mais aussi de compétences optionnelles (la Communauté est chargée de la voirie et du stationnement d'intérêt communautaire, de la protection et de la mise en valeur de l'environnement et du cadre de vie, des équipements culturels et sportifs d'intérêt communautaire et de l'assainissement), et de compétences facultatives (en termes d'enseignement de la musique, de la danse et de l'art dramatique, de ramassage scolaire, de soutien des clubs sportifs de haut niveau etc.).

 

Dans ce contexte, le Conseil Municipal devrait rester un lieu de débat sur les problématiques purement locales en termes de finances, d’urbanisme, d’espaces publics, de développement durable, de culture, d’éducation mais aussi concernant des sujets aussi divers que les crèches, le cimetière, les subventions aux associations, ou le sport.

 

Il faut d’abord tordre le coup à une représentation erronée  des élus d’opposition. Nous votons plus des 3/4 des décisions parce qu’elles sont purement techniques ou administratives (recensement de la population, désignation de représentants à des commissions, cession de parkings, subventions d’associations, avenants à des marchés, lancement d’appels d’offres...). Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas, même pour ce type de délibérations, des demandes de renseignements ou des questionnements.

 

Le débat est plus difficile parce qu’idéologique pour d’autres délibérations comme en matière de logements ou de budget. Nous souhaitons plus de logements sociaux pour répondre aux demandes des isséens. Nous votons contre ou en abstention lorsqu’il s’agit de choix budgétaires qui nous paraissent contestables. Ainsi, au dernier conseil municipal du 13 décembre 2012, je suis intervenue comme chaque année sur l’indemnité compensatrice de plus de 2 millions d’euros versée à la SEM Issy Média, société à qui la Ville a confié les actions de communication et le développement des technologies de l’information et de la communication. Il me semble qu’en cette période d’austérité, les dépenses au titre de la communication institutionnelle pour les Multimédias (270 000 euros) et pour les Publications (570 000 euros) encore en hausse cette année (+ 10 000 euros pour les publications) posent question. (Pour autant, et curieusement, les Conseils Municipaux ne sont plus retransmis depuis 2008, date à laquelle les élus d’opposition -hors Modem- sont passés de 2 à 7).

 

La plupart du temps, nos questions touchent à la vie quotidienne des isséens. Ainsi, je suis intervenue le 13 décembre sur la sécurité aux abords du chantier de l’école Justin Oudin ;

« Depuis quelques semaines, il n’y a plus ni « Homme trafic » ni ASVP au carrefour de la rue du Fort et de l’avenue de la Paix aux heures d’entrées et de sorties scolaires. Bien que l’entrée de l’école Justin Oudin ait été installée avenue de la Paix, certains enfants, de par la situation géographique de leurs résidences, continuent d’emprunter ce carrefour. Or, les chantiers en cours attirent toujours le passage de camions imposants. Les représentants des parents d’élève ont fait savoir qu’ils souhaiteraient le retour d’une personne assurant la sécurité à cet endroit. La Ville envisage-t-elle cette solution ? » La réponse fut négative.

 

Ou encore sur le statut des agents contractuels de la Ville ;

« La loi n°2012-347 du 12 mars 2012 relative à l’accès à l’emploi titulaire et à l’amélioration des conditions des agents contractuels dans la fonction publique, à la lutte contre les discriminations et portant diverses dispositions relatives à la fonction publique a vocation notamment de lutter contre la précarité dans la fonction publique. Sauf erreur de notre part, actuellement plusieurs agents de la Ville pourraient en bénéficier. Pourriez-vous nous confirmer que la situation de ces agents est en cours de régularisation ? » Il nous a été répondu que ces régularisations étaient en cours.

 

Le travail d’opposition est ingrat. C’est un combat de pot de terre contre de pot de fer (7 élus sur 49),  souvent de fourmis. Il nous semble que nous intervenons parfois sur des détails. Mais la vie de tous les isséens est faite de détails. C’est dans le quotidien que les décisions politiques s’évaluent.

Des appartements un peu moins chers à Issy-les-Moulineaux ? oui mais...

Vous ne le savez peut-être pas, mais le 6 juin dernier, vous aviez la possibilité d’acquérir un logement en état futur d’achèvement au 41, avenue Victor-Cresson à Issy-les-Moulineaux. Grande braderie au cours de laquelle 21 appartements étaient en vente 20% moins chers que le prix du marché aux seuls Isséens (habitant la ville depuis au moins 2 ans) souhaitant devenir propriétaires d’une résidence principale pour la première fois (et s’engageant à conserver le bien au moins 5 ans).

Ce terrain de l'ex-centre d'expression d'art plastique, autrefois occupé par l'école Farman, a donc été vendu moins cher par la Ville aux promoteurs pour permettre cette opération alléchante.

Les travaux devraient débuter en avril 2012, pour une livraison début 2014.

Avec les appartements du quartier du fort actuellement en travaux, la ville bénéficie donc d’un panier d’appartements disponibles. Mais à quels prix ?

Le bureau de vote de la rue du fort n’est toujours pas démonté, ce qui laisse à penser qu’après la ruée vers le fort des premiers jours, l’envie des isséens s’est essoufflée. Il faut dire que le prix moyen au m2 à Issy pour les appartements est annoncé à plus de

6 000 euros, et les prix continuent d’évoluer à la hausse. Grand nombre d’isséens déjà propriétaires ne parviennent pas à acheter (pour s’agrandir ou acheter pour leurs enfants) compte tenu des prix du marché.

 

D’un autre côté, il y a ceux qui cherchent à se loger sans avoir la capacité d’acquérir. Malgré la loi Dalo qui désigne l’Etat comme le garant du logement et a institué une commission pour les cas d’urgence, le nombre de personnes connaissant des difficultés pour se loger n’a cessé d’augmenter. Le Comité de suivi de la loi Dalo remarque que l'éclatement des responsabilités présidant à la construction de logements (Préfectures, départements, communes...) est  très préjudiciable à la résolution de la crise, qui touche prioritairement les plus pauvres et les plus fragiles. Il propose donc de confier à une organisation institutionnelle la répartition territoriale de la construction de logements sociaux pour que chaque collectivité en prenne sa part.

 

Dans les Hauts-de-Seine, en 2009 , seuls 432 ménages demandeurs d'hébergement et de logements Dalo ont été logés sur 6311. Paradoxe dans le département le plus riche de France. A Issy, les programmes immobiliers s’enchaînent mais la ville ne parvient pas à contenter toutes les demandes. Pendant ce temps, d’autres surfaces sont consacrées à des bureaux qui restent vides...

 

Le Secours Catholique et plusieurs mouvements d'Église ont décidé d'agir. Leur campagne de logement pour 2011 est notamment axée sur l'accès du dispositif Dalo à toutes les personnes qui en auraient besoin et l'envoi d'une lettre aux maires pour soutenir la construction de logements sociaux (favorisant la mixité sociale) dans leur commune.

 

Il nous faut penser à Issy comme ailleurs une meilleure mixité sociale permettant à tous de trouver  un logement, que ce soit en propriété ou en location.

 

Les pauvres sont-ils des assistés ?

Les propos de Laurent Wauquiez, le jour de la fête de l’Europe, sont une provocation pour notre République qui porte les valeurs de la fraternité. Que cherchait ce ministre des affaires européennes en déroulant un discours populiste devant sans doute un auditoire consterné ? Comment oublier que ce même ministre faisait partie de la commission qui a contribué à l’élaboration du rSa ?

Car le rSa est une création de la majorité présidentielle. Mis en place par la loi du 1^er décembre 2008, le rSa sous tend déjà  la vieille et controversée théorie libérale du chômage volontaire qui postule que l'économie est en plein-emploi et qu’il suffit de vouloir travailler davantage aux conditions offertes par le marché. Or cette théorie est contredite par les faits car la cessation d’activité est majoritairement involontaire.

Le rSa a officiellement trois objectifs :

-       simplifier les minima sociaux avec la disparition notamment du RMI créé sous le gouvernement Rocard, et de l’allocation de parent isolé,

-       lutter contre l’exclusion car il s’adresse aussi aux sans emplois,

-       encourager la reprise d’activité en maintenant un complément de revenus (part du rSa) à côté du revenu professionnel et en allouant une aide personnalisée de retour à l’emploi c’est-à-dire une enveloppe financière (aide pour le transport, un déménagement, la garde d'enfants...) destinée à aplanir les difficultés liées à la reprise rapide d'un travail.

Il faut être français pour en bénéficier ou titulaire, depuis au moins cinq ans, d’un titre de séjour autorisant à travailler et avoir plus de 25 ans (ou avoir travaillé deux années pour les moins de 25 ans).

Le rSa procure environ 450 euros pour une personne seule, et à condition qu’elle ne soit pas déjà logée gratuitement. Imaginez donc un instant comment vivre avec cette somme amputée du montant d’un loyer...

Alors, est-ce une bonne chose ? oui, si l’on considère qu’on ne peut vivre de rien et que « la fraternité », inscrite aux frontons de nos mairies et de nos écoles, impose des choix budgétaires. A cet égard on relèvera que le rSa est financé notamment par un impôt de 1,1 % sur tous les revenus du patrimoine et de placement mais que les contribuables bénéficiant du « bouclier fiscal » en ont été exemptés...

Est-ce que cela coûte à la collectivité ? non. En 2010, le RSA n’a rien coûté à l’État, le fonds de financement étant excédentaire de 1 milliards d’euros. 

Est-ce que ça marche ? Le rapport d’évaluation intermédiaire 2010 du comité national d’évaluation du rSa estime que 1,8 million de foyers, regroupant 3,8 millions de personnes, sont allocataires du rSa en septembre 2010 soit 20% de plus depuis juin 2009. Des pauvres, il y en a peut-être toujours eu, mais il y en a de plus en plus.

Les pauvres sont-ils prêts à travailler ?

Selon ce même rapport, « la mobilité au sein du rSa est assez importante : près de 5% des foyers allocataires du rSa sortent du dispositif chaque mois et un nombre équivalent y entrent, ce qui témoigne de la dynamique du dispositif ». Le système fonctionne donc, et les résultats peuvent difficilement être meilleurs car le chômage est d’abord subi et la reprise du travail souvent problématisée car « ils », et le plus souvent « elles », ne peuvent faire garder leur (s) enfant (s) ou ont des  contraintes de santé ou de transport qui leur paraissent insurmontables ou le sont véritablement. A cet égard, il faut saluer le travail extraordinaire de tous ces accompagnateurs sociaux qui, au pôle emploi, aux seins d’associations, ici et là, réapprennent à s’habiller, à planifier un parcours, à se présenter, à être à l’heure, bref à remettre le pied à l’étrier du travail.

Faut-il parler d’assistés ?

Alors oui, il y a certainement « des profiteurs des allocations » comme il y a des fraudeurs dans toutes les franges de la société, et il appartient  à l’Etat de mettre en place des dispositifs pour les repérer et les sanctionner. En contrepartie, que le gouvernement réfléchisse aussi  à ces français plus riches qui paient l’impôt au-delà de nos frontières tout en bénéficiant de nos services publics payés avec nos impôts et surtout qu’il regarde la dette nationale supportée par tous, y compris par nos entreprises, dette abyssale issue de la gestion de cet exécutif qui surfe sur une lame bleu marine populiste et dangereuse.

Nous sommes tous des « assistés » si l’on considère ce formidable système social mis en place par nos parents après la seconde guerre mondiale qu’est la « Sécurité Sociale ». Nous sommes tous des « assistés » quand nous demandons aux enseignants d’éduquer nos enfants, aux médecins hospitaliers de soigner nos proches, aux facteurs d’acheminer notre courrier, aux policiers et aux gendarmes d’assurer notre sécurité, aux  collectivités locales de construire et d’entretenir nos routes et nos réseaux de transport....

Sommes-nous condamnables pour autant ? non, parce que nous avons voulu et construit cette société qui nous oblige à penser concrètement la fraternité.

Cessons de stigmatiser les pauvres et faisons haro sur la misère.

Merci la France de nous assister.

Merci la France d’assister nos pauvres.