Malgré un contexte économique fragile, dans lequel nos entreprises seront à soutenir, les inégalités à combler, le chômage et la dette publique à combattre, nous pouvons relever le défi et considérer, avec notre président que le « déclin n’est pas un destin ». Le capitalisme financier a laissé sur le bord du chemin des entreprises et des citoyens. Les Etats européens devront s’entendre sur des règles sociales et fiscales communes et mener une politique de croissance.
Des actes forts pour la croissance sont déjà intervenus : pacte européen de 120 Mds d’euros (projets industriels et scientifiques de transports collectifs et d’énergie), la sortie progressive de la crise de l’euro et la réorientation de la Banque Centrale Européenne. Au plan national, le gouvernement a fait le choix du dialogue et de la concertation avant d’entreprendre les réformes. Cela prend du temps. Des chantiers sont en cours. Mais les premières réformes sont assises sur le socle de la négociation et donc de l’intérêt commun. Ainsi, pour lutter contre le chômage et insérer jeunes et séniors dans le tissu productif, les organisations syndicales et patronales ont soutenu la création des emplois d’avenir et défini les modalités du contrat de génération (permettant l’embauche de jeunes en CDI et le maintien dans l’emploi des plus de 50 ans). Le soutien au logement et aux milliers d’entreprises de ce secteur avec un plan de construction et la mise à disposition des terrains de l’état participent aussi à la croissance. L’action est encore tournée vers les entreprises avec la création en décembre dernier de la Banque Publique d’Investissement.
La volonté de faire porter la contribution fiscale sur les contribuables les plus fortunés et les multinationales n’est ni irréaliste ni indécente. Le rétablissement d’un vrai ISF, une nouvelle tranche pour les plus hauts revenus et la taxation du capital au même niveau que le travail sont nécessaires à l’effort collectif. Tant pis pour les nouveaux SDF : sans domicile fiscal ! Que l’on se souvienne que l’Etat soutient financièrement (avec les impôts de tous) le cinéma français et que l’on considère que le cachet de 600 000 euros par film de certains acteurs correspond aux revenus au SMIC d’une vie entière.
Car la création d’emplois amorcée et les moyens accrus dans l’éducation, la justice et la sécurité ont un coût. Les français espèrent une augmentation de leur pouvoir d’achat tout en conservant une sécurité citoyenne, sociale et professionnelle. La hausse du smic de 2% depuis juillet 2012, le retour de la retraite à 60 ans pour les salariés qui ont commencé à travailler tôt et exercé les métiers, les plus pénibles, l’encadrement des loyers et des dépassements d’honoraires de quelques médecins, l’extension des tarifs sociaux de l’énergie, l’augmentation de 25% de l’allocation de rentrée scolaire ont cette ambition.
Ce n'est pas suffisant. Le changement est en cours. 2013 s’annonce difficile. Mais il faudra tenir le cap du redressement économique dans la justice sociale.